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Le calcul de la prestation compensatoire

Le calcul de la prestation compensatoire

Au moment du divorce, l’un des époux peut être tenu de verser à l’autre une prestation compensatoire.

La prestation compensatoire a pour vocation de compenser, autant qu’il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives des époux.

Celui qui demande le versement d’une prestation compensatoire doit donc déjà justifier de l’existence d’une disparité financière.

Il pourra s’agir par exemple d’une période du mariage pendant laquelle l’épouse aurait mis entre parenthèse sa carrière professionnelle pour s’occuper des enfants du couple,

Il pourra s’agir encore du choix fait par la famille de changer de lieu d’habitation pour favoriser l’opportunité professionnelle de l’un, au détriment de la carrière professionnelle de l’autre.

Ce type de choix familial, même s’il est fait en commun pendant le mariage, peut entrainer pour l’un des époux un ralentissement de l’évolution de la carrière professionnelle, de l’évolution de son salaire, et une diminution de ses droits à retraite.

La prestation compensatoire vient « réparer » cette situation lors du divorce.

La prestation a un caractère forfaitaire. Elle prend la forme d'un capital dont le montant est fixé par le juge.

Comment est fixé le montant de cette prestation ?

L’Article 271 du Code Civil nous dit que :

« La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée et les ressources de l'autre en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci dans un avenir prévisible.

A cet effet, le juge prend en considération notamment :
- la durée du mariage;
- l'âge et l'état de santé des époux;
- leur qualification et leur situation professionnelles;
- les conséquences des choix professionnels faits par l'un des époux pendant la vie commune pour l'éducation des enfants et du temps qu'il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne;
- le patrimoine estimé ou prévisible des époux, tant en capital qu'en revenu, après la liquidation du régime matrimonial;
- leurs droits existants et prévisibles;
- leur situation respective en matière de pensions de retraite en ayant estimé, autant qu'il est possible, la diminution des droits à retraite qui aura pu être causée, pour l'époux créancier de la prestation compensatoire, par les circonstances visées au sixième alinéa.»

Les époux l’oublie parfois mais quel que soit le régime matrimonial qu’ils ont choisi (en communauté ou en séparation de biens), la fixation de la prestation compensatoire se fait donc en tenant compte du patrimoine de chacun des époux.

Notre Code Civil n’a prévu aucune méthode de calcul s’imposant aux juges pour fixer la prestation compensatoire.

Cependant, il existe certaines méthodes de calcul différentes qui ont été élaborées par la doctrine et qui peuvent être utilisées pour nous permettre d’obtenir un montant cohérent de prestation compensatoire.

PREMIERE METHODE :

Il s’agit d’une méthode de calcul développée par Monsieur Dominique MARTIN SAINT LEON, Conseiller à la Cour d’Appel de Chambery, Magistrat délégué à la formation.

Cette méthode est dite celle de « l’unité de mesure », car elle consiste à prendre en compte la différence de revenus mensuels des époux pour en tirer une unité de mesure qui sera destinée à compenser la disparité des ressources entre les époux.

C’est la méthode la plus complète puisqu’elle prend en compte l’âge de chacun des époux ainsi que la durée du mariage.

Une telle méthode aboutit au calcul suivant selon notre exemple :

1 – Détermination d’une unité de mesure mensuelle de la disparité des revenus entre époux:

Cette convention parentale, lorsqu’elle sera homologuée par le Juge, aura la même force et les mêmes effets qu’une décision judiciaire.

Cela signifie qu’en cas de non respect de cette convention parentale, celui des parents qui est lésé aura le pouvoir par exemple de la faire exécuter de force avec le concours d’un huissier de justice pour recouvrer le montant de la pension alimentaire, ou de déposer plainte pour non présentation d’enfant en cas de non respect des modalités de garde établies ( par exemple : violation du droit de visite et d’hébergement).

Cette convention parentale n’empêchera pas les parents d’aménager différemment, quand ils le souhaitent, leurs temps de garde, s’ils tombent tous deux d’accord, mais elle permettra de protéger tout le monde :

a – Déterminer les conditions de vie des époux

- Revenus de Monsieur par mois : 25.000 €

- Revenus de Madame par mois : 5.300 €

b- Mesurer l’écart entre les valeurs obtenues

- Différence de revenus mensuels : 19.700 €

c- déterminer l’Unité de mesure = elle équivaut à la moitié du différentiel de telle façon qu’en l’octroyant à la partie la moins favorisée, la partie absolue est obtenue :

Madame : 5.300 + 9.850 (moitié de la différence de revenu mensuel) = 19.700 €

Monsieur : 25.000 – 9.850 (moitié de la différence de revenu mensuel) = 19.700 €

Utilisation de cette unité de mesure au moyen d’un barème :

Table 1 : âge du créancier

16 à 30 ans 31 à 35 ans 36 à 40 ans 41 à 45 ans 46 à 50 ans 51 à 55 ans 56 à 60 ans 61 à 65 ans
1 2 3 4 (ici 45 ans) 5 6 7 8

Table 2 : durée du mariage

0 à 4 ans 5 à 9 ans 10 à 14 ans 15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans
3 6 9 (ici 12 ans) 12 (16 ans) 15 18
30 à 34 ans 35 à 39 ans 40 à 44 ans 45 à 49 ans 50 à 54 ans 55 à 59 ans
21 24 27 30 33 36
60 à 64 ans 65 à 69 ans 70 à 74 ans 75 à 79 ans 80 à 84 ans 85 à 88 ans
39 42 45 49 50 51

Chaque point équivaut à trois mois de compensation.

DONC :

- Madame : 45 ans = 4 points

- 12 ans de mariage = 9 points

4 points + 9 points = 13 points

13 points x 3 (mois) = 39

39 x 9.850 € (Unités de Compensation) = 384.150 €

La prestation compensatoire sera de 384.150 € selon ce calcul.

DEUXIEME METHODE :

Il s’agit d’une méthode consistant à prendre 1/3 de la différence de revenus annuels pour le multiplier par ½ de la durée du mariage.

Ainsi, dans notre exemple :

Revenus annuels de Monsieur : 300.000 €
Revenus annuels de Madame: 63.900 €
Différence de revenus : 236.100 €
1/3 de la différence de revenus : 78.700 €
Durée du mariage : 12 ans
½ de la durée du mariage : 6 ans
1/3 de la différence par ½ de la durée du mariage : 78.700 € x 6 ans = 472.200 €
La prestation compensatoire sera de 472.200 € selon ce calcul.

TROISIEME METHODE :

Cette méthode se base sur le calcul de 20 % de la différence de revenus annuels des époux en le multipliant par 8.

Ainsi, dans notre exemple :

Revenus annuels de Monsieur : 300.000 €
Revenus annuels de Madame: 63.900 €
Différence de revenus : 236.100 €
20 % de la différence de revenus annuels : 47.220 €
8 fois 20 % de la différence de revenus annuels : 377.760 €
La prestation compensatoire sera de 377.760 € selon ce calcul.

Cependant, il faut avoir à l’esprit que le montant de la prestation compensatoire sera déterminée par les Juges selon les circonstances propres à l’affaire qui leur sera présentée.

Alors quelle méthode retenir ?
Il est possible de proposer par exemple une valeur médiane des trois méthodes de calcul évoqués.

La mission de l’avocat est alors de les convaincre de l’équilibre du montant de la prestation compensatoire demandée pour réparer les disparités financières entre les époux.
L’avocat en droit de la famille saura mettre en avant tous les éléments permettant de fixer une prestation compensatoire tels que la durée de la vie commune, la situation patrimoniale des époux lorsqu’ils se sont rencontrés, le parcours professionnel de chacun pendant le temps du mariage, ce que représente le montant de la prestation compensatoire dans le patrimoine de celui qui la règle et dans le patrimoine de celui qui la perçoit.
Je suis à votre disposition pour tout accompagnement, toute information ou action.

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Maître Anaïs Tarone Avocat au Barreau de Nice dans les Alpes Maritimes.
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